TORONTO--(BUSINESS WIRE)--L’Institut national de la paie sonne l’alarme : il est essentiel d’agir sur-le-champ pour remédier à la dégradation du bien-être financier des travailleurs à travers le pays. Malgré le ralentissement de l’inflation et la baisse des taux d’intérêt, les résultats du 16e sondage annuel de l’Institut national de la paie auprès des travailleurs canadiensi révèlent que la vague de stress financier observée par l’Institut depuis 2021 continue de s’amplifier.
«Les résultats du sondage mettent en lumière de façon claire les difficultés financières des Canadiens. L’optimisme des répondants ne semble donc guère justifié dans l’immédiat, affirme M. Tzanetakis. Les données recueillies montrent que pour nourrir l’espoir, les Canadiens doivent absolument améliorer leurs habitudes en matière d’endettement et de dépenses.»
Les résultats du sondage, analysés par le Laboratoire canadien sur le bien-être financier (le Laboratoire) grâce à des outils d’apprentissage automatique, montrent une augmentation sensible du stress financier chez les travailleurs. Comme lors des cinq dernières années, l’analyse répartit les travailleurs en trois grappes : ceux qui souffrent de stress financier, ceux qui s’en sortent financièrement, et ceux qui sont financièrement à l’aise.
Les résultats du sondage de cette année soulignent toutefois que la part des individus appartenant à la grappe des financièrement stressés est passée de 37 % en 2023 à 41 % cette année, tandis qu’à l’inverse, la proportion d’individus financièrement à l’aise a chuté de 32 à 28 %ii. Le quart des répondants au sondage indique vivre d’un chèque de paie à l’autre et qu’il aurait du mal à respecter ses obligations financières si son salaire était retardé d’une seule semaine.
« Ces résultats mettent une fois de plus en relief les pressions financières croissantes qui pèsent sur les Canadiens, déclare Peter Tzanetakis, président et chef de la direction de l’Institut national de la paie. L’augmentation du stress financier témoigne des difficultés réelles que vivent à la fois les ménages mais aussi les lieux de travail à travers le pays - et qui ne peuvent être ignorés. Les employés, les employeurs et les décideurs publics ont tous un rôle à jouer pour améliorer le bien-être financier. »
Le bien-être financier est une question complexe. Cela dit, deux grands facteurs contribuent à l’accroissement du stress financier en 2024 : le recours excessif à l’endettement et l’explosion des coûts du logement. Ce ne sont ainsi pas moins de 77 % des répondants financièrement stressés ainsi que près de la moitié des travailleurs dans leur ensemble qui se disent submergés par leurs dettes, auxquels s’ajoute la préoccupation occasionnée par la hausse du coût du logementiii pour 89 % des répondants stressés et 72 % de l’ensemble des Canadiens. Près de 60 % des répondants appartenant à la grappe des financièrement stressés consacrent plus de 40 % de leur revenu mensuel au logementiv.
Les conséquences du stress financier sur les travailleurs
Le stress financier ne fait pas que susciter des inquiétudes personnelles. Il nuit aussi fortement aux dynamiques familiales, aux liens sociaux et à la productivité au travail.
Sur le plan personnel, 66 % des répondants financièrement stressés disent que le stress financier nuit à leurs relations avec les autres, 16 % admettant même s’être emportés contre d'autres individus en raison de leur fardeau financier. L’analyse révèle également que plus de 36 % des répondants financièrement stressés ont vu leurs liens sociaux se dégrader, contre seulement 24 % de l’ensemble des répondants. 23 % des répondants financièrement stressés indiquent même faire de l’insomnie à cause de leur angoisse financièrev.
La réalité n’est pas très différente sur le plan professionnel, avec 56 % des répondants indiquant que le stress financier nuit à leur rendement au travail. Par ailleurs, 45 % de l’ensemble des répondants affirment passer au moins 15 minutes au travail chaque jour à réfléchir à leur situation financière, un répondant sur 20 y consacre même plus de 90 minutes journalières. L’ensemble du temps passé par les travailleurs à s’inquiéter de leur situation financière entraîne chaque année une perte de productivité estimée à 53,9 milliards de dollars. C’est plus qu’en 2023 (46 milliards), qu’en 2022 (40 milliards) et qu’en 2021 (27 milliards)vi.
L’Institut national de la paie sonne l’alarme
Contrairement à ce qu’on pourrait croire compte tenu des conséquences du stress financier, de plus en plus d’individus continuent d’entrevoir leur avenir financier avec optimisme. L’Institut national de la paie estime toutefois que cet optimisme ne doit pas inciter les Canadiens à la complaisance. Il y a en effet peu de raisons d’être optimistes en l’absence d’actions décisives visant l’amélioration du bien-être financier, qui passe par un changement d’habitudes en matière d’endettement, d’épargne et de dépenses.
« Les résultats du sondage mettent en lumière de façon claire les difficultés financières des Canadiens. L’optimisme des répondants ne semble donc guère justifié dans l’immédiat, affirme M. Tzanetakis. Les données recueillies montrent que pour nourrir l’espoir, les Canadiens doivent absolument améliorer leurs habitudes en matière d’endettement et de dépenses. »
Les employeurs, dirigeants gouvernementaux et citoyens doivent agir ensemble de manière urgente pour améliorer la santé financière des travailleurs canadiens. L’accroissement de la grappe d’individus financièrement stressés conjugué à l’élargissement du fossé avec les répondants financièrement à l’aise reflète une tendance qu’il faut absolument inverser avant que le stress ne devienne insupportable.
« Il est incontestable que beaucoup de Canadiens luttent pour s’en sortir, précise Adam Metzler, Chercheur en chef du Laboratoire canadien sur le bien-être financier et professeur associé à l’Université Wilfrid Laurier. Il nous faut agir dès maintenant et travailler ensemble à bâtir un avenir plus sûr et stable sur le plan financier pour l’ensemble de la population. »
D’année en année, l’analyse du Laboratoire continue de montrer que l’écart entre les travailleurs financièrement stressés et ceux qui s’en sortent pourrait se réduire et qu’ils pourraient même devenir à l’aise financièrement en épargnant autant que faire se peut et en tentant de réduire leur recours à l’endettement ainsi que leurs dépenses.
Il ne fait aucun doute que gagner plus puisse aider, mais à la différence des dépenses, des dettes et de l’épargne, l’analyse montre que le niveau de revenus n’a pas d’incidence déterminante sur le bien-être financier. L’enquête, menée exclusivement auprès des Canadiens en emploi, démontre en effet que 29 % de ceux qui gagnent 100 000 $ ou plus par année vivent encore d'un chèque de paie à l’autre.
Dans le cadre de cette mise en garde, l’Institut national de la paie appelle tous les niveaux de gouvernement à travailler avec divers experts, dont les chercheurs du Laboratoire, afin de concentrer les efforts sur l'amélioration du bien-être financier par le biais d’une stratégie structurée, cohérente et complète. Cette stratégie doit aller au-delà de la littératie financière et inclure des ressources et outils fondés sur des données probantes pour les aider à atteindre une stabilité financière à long terme.
À propos de l’Institut national de la paie
L'Institut national de la paie fait la promotion du service de paie au pays comme élément indispensable à la santé des entreprises au pays, notamment en établissant LA norme professionnelle d'excellence et en transmettant son expertise essentielle. Nous fournissons les connaissances et les ressources dont plus de 40 000 professionnels de la paie ont besoin pour développer leur potentiel, dont 1,5 million d'employeurs dépendent pour le paiement annuel de 1,06 billion de dollars en salaires et en avantages imposables, et dont les administrations publiques dépendent pour recevoir 364 milliards de dollars en retenues obligatoires qui servent chaque année à financer des programmes essentiels. Les accréditations accordées par l'Institut, les seules de ce type pour le service de paie au pays, sont reconnues comme la référence en matière d'expertise et de professionnalisme.
À propos du Laboratoire canadien sur le bien-être financier
Auteur de l’analyse des résultats du 16e sondage annuel de l’Institut national de la paie auprès des travailleurs canadiens, le Laboratoire canadien sur le bien-être financier s’emploie à élaborer des solutions d’analyse de données financières et quantitatives visant à permettre aux ménages canadiens d’accroître leur résilience financière. La résilience et le bien-être financiers sont des questions complexes sur lesquelles un certain nombre de disciplines ne se sont pas encore penchées. Au-delà du savant mélange de données objectives et subjectives, la recherche sur le sujet a pu être rendue difficile du fait de l’inaccessibilité des données, qui sont par ailleurs souvent exclusives ou récoltées dans le cadre de programmes particuliers. Le laboratoire résout ces problèmes en s’appuyant sur un très large éventail de données détaillées précédemment compilées, auxquelles s’ajoutent les données récoltées en temps réel. S’appuyant sur l’apprentissage automatique, le Laboratoire analyse ensuite ces données pour déceler des tendances et des causalités subtiles et non encore étudiées.
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i 16e sondage annuel de l’Institut national de la paie auprès des travailleurs canadiens : sondage mené en ligne du 2 au 16 juillet 2024 auprès de 1 500 travailleurs canadiens (dont 80 % sont titulaires d’un emploi à temps plein) issus du bassin de répondants de Framework Analytics. Le sondage comporte une marge d’erreur de plus ou moins 2,5 %, 19 fois sur 20, sans toutefois que la méthode non probabiliste utilisée permette d’établir une marge d’erreur définitive. Les données n’ont pas été pondérées.
ii 16e sondage annuel de l’Institut national de la paie auprès des travailleurs canadiens : sondage mené en ligne en 2024 auprès de 1 500 travailleurs canadiens, page 3
iii 16e sondage annuel de l’Institut national de la paie auprès des travailleurs canadiens : sondage mené en ligne en 2024 auprès de 1 500 travailleurs canadiens, page 9
iv 16e sondage annuel de l’Institut national de la paie auprès des travailleurs canadiens : sondage mené en ligne en 2024 auprès de 1 500 travailleurs canadiens, page 11
v 16e sondage annuel de l’Institut national de la paie auprès des travailleurs canadiens : sondage mené en ligne en 2024 auprès de 1 500 travailleurs canadiens, page 11